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Les Chroniques du Mammouth Noir
19 décembre 2008

Retranchés

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Titre : Retranchés
Tome : One Shot

Scénario : Cafard
Dessins : Cafard
Couleurs : Cafard

Éditions : Ankama
Collection : Araignée
Parution : Septembre 2008





Synopsis : Difficile que de résumer Retranchés ! C’est peut être l’histoire de Jérôme, trentenaire, qui sombre de la déprime après s’être fait largué par sa copine. Dans ces moments de dépression, les amis semblent être incapable de nous comprendre, ne pas vouloir même nous comprendre, et on se laisse perdre dans l’abus d’alcool et de programmes télé plus débiles les uns que les autres… Mais Retranchés c’est aussi cette bande de Grognards Napoléoniens, hors du temps, hors du monde, qui attendent, à la manière de la garnison du Désert des Tartares, une guerre qui ne vient pas.

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Avis : Lorsque j’ai du étudier le catalogue des éditions Ankama dans le cadre de mes études, j’ai tout de suite repéré Retranchés.

J’ai d’abord été attiré par sa couverture qui, si elle n’est pas la plus belle, est clairement la plus réussie de toutes les BD que j’ai pu lire jusqu’à présent. Elle évoque à elle seule un peu tout l’univers du tome. Elle parvient à présenter de manière uniforme un agrégat d’éléments de différents univers qui se télescopent.

D’un côté Jérôme s’enfonçant dans la dépression, de l’autre nos Grognards et leur ennemi invisible, on navigue sans cesse entre deux eaux et j’ai personnellement beaucoup apprécié les efforts de transitions. Que ce soit à la manière des fondus au cinéma, avec par exemple la fosse creusée pour réparer des conduites en pleine ville qui se transforme en tranchée militaire, ou par les associations d’idées comme l’apparition sur la route de Jérôme du kiosque qui vend «Gaia» «Moici» et «Patch», qui nous renvoie aux commentaires du vétéran sur les oiseaux charognards aux gueules d’appareils photo.

Graphiquement, c’est superbe, même si on sent Cafard beaucoup plus inspiré dans les phases napoléoniennes que lorsqu’il dessine l’univers de Jérôme. Il développe tout un imaginaire très onirique qui colle parfaitement à son style graphique. On se sent glisser dans un rêve étrange où les grognards font la guerre à la manière des poilus qui évoque tantôt des images américaines tels des souvenirs des Mystères de l’Ouest (pour le dactylo-inspecteur et le vétéran rafistolé principalement), tantôt françaises et romantique du jeune et beau candide pris dans une guerre imbécile.

Finalement c’est peut être là le véritable intérêt de l’œuvre : nous projeter dans un univers militaire Kafkaïen, drôle et déprimant, qui met mal à l’aise et fait rire. Le problème reste que le projet initial de Cafard semble ne pas être là… Le parallélisme entre les militaires et Jérôme est parfois poussif, malvenu. Si on comprend les volontés de l’auteur, on tombe un peu dans le cliché de la dépression comme ennemi invisible.

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« Poilus, sortez de votre ordinaire : collectionnez les dépressifs de plomb !!! »

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